samedi 17 novembre 2007

Coupable

Ils sont tout autour de moi et ils me dévisagent. Ils cherchent une faille dans mes gestes. Je sais qu'ils la trouveront bientôt. J'imagine ce qu'ils pensent et je me demande qui va me jeter la première pierre. Ce sera sûrement cette femme là-bas. Je l'aurais cru mon alliée. Ou encore cet homme qui ne me connaît pas. Il n'aura pas compris. Je me dis souvent qu'ils n'ont pas vraiment tort. Ni vraiment raison. Et puis la première égratinure arrive enfin. Je sens que leurs regards se transforment. Ca y est, ils l'ont perçue. Ils ont vu que j'étais sans défense. Fragile. Soudain, ils deviennent hostiles. Je sais qu'ils viennent de me condamner. Les femmes ressemblent aux Erinyes, ces divinités persécutrices qui n'ont d'yeux que pour mon crime. Elles continueront de me pourchasser, même sous terre. Les hommes, chiens de l'enfer, veillent à ce que je demeure derrière les portes closes. De leurs dents acérées, une seule morsure peut être mortelle. Les deux s'unissent à m'empoisonner. Ils ont du venin, du venin dans leur veine. Et je n'ai pas le remède. Pourtant, je me suis excusée. Je me suis excusée tous les jours. Toute ma vie. Et je m'excuse encore. Mais ça ne suffit pas. J'ai beau les implorer, j'ai beau les supplier, j'ai beau me trainer à leurs pieds, ils ne compatissent pas. Alors une dernière fois, je leur dis que je suis désolée, que je ne voulais pas. Je pleure, j'implore. Je leur demande pardon. Je leur demande pardon. Pardon d'exister.

Aucun commentaire: