mardi 20 novembre 2007

Vanessa Paradis-Junior Suite

Toutes ces choses qui m'viennent Toutes ces choses qui m'quittent
Ces choses qui m'reviennent Ces choses qui m' re-quittent
Faudrait que ça m'reprenne Avant que ça passe vite

dimanche 18 novembre 2007

Poupée de Porcelaine

Quelque chose s'est cassée. C'était moi. Tout le monde a regardé. Tout le monde a piétiné. J'ai perdu beaucoup de morceaux. Un homme est venu pour balayer. Il m'a jetée au milieu des ordures. On m'a laissée là quelque temps. J'ai pourri un peu. Je sentais mauvais : l'odeur de putréfaction des autres m'envahissait. Je me sentais moche, je me sentais gauche, je me sentais grosse. Comme un éléphant dans un magasin de porcelaine. Et puis un jour, quelqu'un est venu me chercher. Il m'a trouvée intéréssante. Il m'a conduite à la déchetterie pour me recycler. J'étais comme neuve. Il m'a trouvée belle. Je me suis sentie utile. Je me suis sentie en vie. Et alors soudain j'ai compris. Je n'étais pas l'éléphant, j'étais la porcelaine.

Poupée de Porcelaine (suite)

J'étais merveilleuse. Il voulait me montrer au monde entier. Mais il savait les gens jaloux. Il me mit dans une vitrine. J'étais précieuse. Il me protégeait. Il ne voulait pas qu'on m'abîme. Il m'a dit qu'il avait peur qu'on me dérobe, que ça lui briserait le coeur. Il prenait soin de moi. Et je me sentais bien.

Alors je me suis demandée s'il n'allait pas m'oublier là. Si la poussière n'allait pas s'accumuler. Si un beau jour, il n'allait pas se lasser et s'apercevoir que je ne suis qu'un vulgaire bibelot sans grand intérêt. Une décoration, une lubie, un effet de mode. Et me mettre à la casse. A nouveau.
Je me suis demandée si je n'étais pas qu'un jouet. On joue un temps et puis on se réveille un jour, vieillit. On le regarde et on découvre, pas vraiment surpris, qu'on en a plus envie. Qu'on désire autre chose dans la vie.
Je me suis demandée s'il ne faisait pas une collection. S'il pouvait n'adorer que moi. Si d'autres se posaient les mêmes questions. Là bas, dans leur vitrine.
Je me suis demandée s' il avait eu le choix. Les autres valaient peut-être plus. J'étais peut-être la seule accessible. La poupée pas très chère.
Je me suis simplement demandée s'il m'aimait. J'avais peur, j'étais fragile, j'étais poupée de porcelaine.

samedi 17 novembre 2007

Petit prologue


Il y a bien longtemps, dans un monde préservé, vivait une fée. Elle était comme il se doit d’une beauté intemporelle, si parfaite qu’elle semblait irréelle.
Diaphane, bonne, spirituelle, belle. De longs cheveux blancs ondulant sous le souffle divin, vêtue d’une fine robe de lune éphémère. Elle semblait voler tant ses pieds légers effleuraient à peine le sol. Elle avait d’immenses yeux émeraudes, sertis de cils infinis, qui parfois se noyaient de larmes, quand elle sentait ou pressentait la venue d’un malheur.
Elle avait reçu à sa naissance parmi tant d’autres, le don de voyance, et par la suite, il lui arriva de le regretter, car il devint un fardeau lourd à porter.
Mais, étant fée, il n’était pas de mise de se lamenter sur son sort, qui par bien des aspects était, reconnaissait-elle, fort enviable.
Elle s’ennuyait un peu dans son univers merveilleux, où rien ne se passait.
Seul, l’écho du malheur des êtres humains lui parvenait, et elle sentait confusément, qu’elle aurait peut-être aimé aller les aider.
Mais il n’était pas convenable qu’une fée se « mélasse » à la populace.
Toutefois cette idée de plus en plus prenait sa place. Elle y songeait et son esprit s’en trouvait diverti. Toutes ses années étaient comme elle de bonne et belle compagnie. Musiciennes accomplies, elles passaient ainsi leur vie, accompagnées du son des harpes.
Entourées de magie, elles vivaient heureuses, sereines, et s’étonnaient de constater que l’une d’entre elles s’interrogeait sur le sens de sa vie.
Comme tout était prétexte à la gaîté et à la fête, elles dissertèrent longuement sur ce thème et aucune d’elles ne voyait l’intérêt qu’il y aurait à s’intéresser peu ou prou au destin de ces agités.
Chacun dans son monde et tout est bien pensaient-elles. Elles étaient de haute lignée, purs esprits, et si de tout à autre au cours des siècles, il s’était trouvé une fée ou deux pour exaucer les vœux des humains, il s’agissait bien là d’originales.
Cependant, elles durent se rendre à l’évidence : l’une d’entre elles présentait les signes flagrants de cette malheureuse déviance.
Tous les arguments qu’elles lui présentèrent furent rejetés, la fée était déterminée à découvrir le monde humain. Elle déciderait ensuite d’intervenir ou non dans la destinée de ses marauds.
Puisque rien ne pouvait la faire revenir sur son projet, il fût décidé qu’elle resterait sur terre une année, période pendant laquelle elle pourrait observer le comportement des humains.
Ne pouvant apparaître sous son aspect originel, il lui fallait modifier son apparence et la convertir au siècle, à la mode du pays qu’elle choisirait d’explorer. Le temps est un concept qui n’a pas cours au pays des fées. Passé, présent, avenir n’avaient pas de secret pour elles.
Pour commencer, il lui faudrait une identité. Fée était un joli nom qui lui convenait à ravir. Mais dans le monde à visiter, il serait utile de disposer d’un nom plus commun. Elle prit la décision de partir et de choisir sur place. Elle n’avait rien à prendre, elle possédait tout en elle-même.
Elle leur dit au revoir et s’en fut à l’aventure.

Hors-scène

J'ai mis du vernis rouge sur mes ongles. J'avais envie de me déguiser en femme. Est-ce qu'il s'en ait aperçu ? J'ai marché tout droit sur une ligne imaginaire comme font les mannequins sur les podiums de mode. Un pied devant l'autre, croisé, décroisé. Sur mes talons hauts, je me sentais grande.
J'ai acheté la veste qui convient. Et je me suis taillée un joli costume. Très vite, je me suis sentie étriquée dans mon rôle. Je respirais mal. Alors j'ai bu un peu d'alcool dont je déteste le goût. Dans une flûte pour lui jouer du pipo. Et lui, il a bu mes paroles. On a joué la scène comme toujours, avec les mêmes décors et les mêmes dialogues. Ces mêmes gestes. Et dans les didascalies, à un moment donné, on a pu lire:
Il l'embrasse. Elle frissonne.
De peur qu'on la découvre ?


Levé de rideau. Je suis rentrée chez moi. Je me regarde dans la glace. Mon mascara a coulé. Il était temps. J'enlève les résidus de mon maquillage et je sens ma peau qui respire à nouveau. Je me mets à nu. Je laisse glisser mes vêtements à terre et je me fais couler un bain. Mais je mets pas la tête sous l'eau. Ca me rappelle mes leçons de natation, quand j'avais 5 ans et que je m'agrippais au bord de la piscine et que mon maître-nageur me disait: "_ Allez garde la tête sous l'eau... encore, encore, encore".
Il voulait m'apprendre à respirer. Avoir du souffle. C'est la même impression dans ma salle de bain, ce soir. J'ai l'impression d'émerger. D'être en apnée tout le reste du temps. Je lui dis que j'aime le café et les tartines le matin. Et le bon vin. Que la fumée de sa clope me dérange pas. Que je dors toute nue avec une goutte de sommeil. Je lui dis, mon chéri, ça ne fait rien. Et il me croit. Et je me demande comment il peut avaler ça. Je préférerais un énorme bol de céréales chocolatées. Un bon diabolo fraise. Des cigarettes en chocolat. Ce soir, j'irai me coucher avec des chaussettes parce que j'ai froid aux pieds, avec mon pyjama dépareillé et mes cheveux à peine secs. Et si, mon chéri, c'est grave. Parce que je sais qu'il n'y a plus personne pour me border, pour me lire des poèmes ou me chanter une berceuse. Juste moi pour me raconter des histoires. Et me jouer la comédie. Encore, encore, encore.

Où es-tu mon Léandre ?


Le mythe de Léandre et Hero:

"Dans la mythologie grecque, Héro était une prêtresse d'Aphrodite, à Sestos. Elle fut aimée de Léandre, un jeune homme qui vivait à Abydos, une ville sur le côté asiatique du détroit.
Ils ne pouvaient pas se marier car Héro avait fait vœu de chasteté. Aussi, chaque nuit, Léandre nageait d'Europe vers l'Asie, guidé par une lampe de la tour d'Héro. Mais une nuit d'orage, un vent fort éteignit le signal et Léandre se noya. Le lendemain, son corps fut entraîné vers le rivage, au pied de la tour où se trouvait Léandre. En apercevant le corps inanimé de son amoureux, de désespoir, elle se jeta dans la mer."

Du haut de ma tour, j'écoute le va-et-vient des vagues. Tour à tour, dur et tendre. La noirceur de la mer submerge le rivage de mes pensées .Ce soir, la nuit semble plus profonde. Il y a comme moins d'étoiles et le ciel paraît plus obscur. J'ai mis la lanterne sur le rebord de ma fenêtre. Elle brûle et la lueur de son feu scintille sur la surface des flots. Il y a déjà quelques heures que je t'attends. Comme mille années où je n'ai songé qu'à toi. Je suis inquiète, il y a du vent. Beaucoup trop de vent et tu nages sûrement à contre-courant. Tu dois être épuisé et j'ai peur que tu renonces. Je guette la vaste marée qui pourrait t'ensevelir. C'est si grand, et nous ne sommes que deux face aux millions d'écueils. L'essaim noir de la mer bourdonne dans ma tête et me donne le vertige. J'ai peur d'abaisser mon regard et de voir ton corps ensablé comme l'épave d'un espoir. J'essaie de protèger la flamme mais je sens que le temps l'affaiblit et qu'il aura raison d'elle. L'aube poindra bientôt comme l'ironie du sort et mes yeux, dans ses rayons funèbres, se mêleront à l'eau assassine. Léandre se sera noyé et je n'aurais plus qu'à me jeter, corps et âme, dans ce vide infini.

Où es-tu mon Léandre, je suis prétresse d'Aphrodite et j'ai allumé la lumière depuis des lustres maintenant.
Je suis Héro et je t'attends. Et si tu te perds en chemin, si contre les méandres de l'existence, tu abandonnes, ma vie sera vide ; vide d'amour et vide de sens.

Sans voi(e)x

Ils me tournent le dos. J'écoute leur conversation, je les entends rire. Ils ont l'air heureux. Les voix me paraissent familières. Mais je ne peux pas voir leurs visages. Je ne suis pas sûre. J'aimerais me joindre à eux, parler de choses et d'autres, parler pour rire. C'est tellement ennuyeux les gens sérieux. Mais je prends conscience que mes lèvres sont scellées. Mes cordes vocales sont liées, on les a nouées de force. Je vois les personnes qui s'éloignent. Je ne veux pas qu'elles me laissent seule. J'essaye tant bien que mal de les détacher, je m'acharne sur le cadenas qui les séquestre. Je n'ai pas la clef mais je force la serrure. Quelques unes cèdent, je suis presque aphone. J'ai peur, je les vois qui s'éloignent encore. Quelques unes sont intactes, je tente de rassembler les autres. Une grande inspiration, mon ventre qui se gonfle et j'arrache un son, un mot, une petite phrase. Malheureusement, le bruit est trop faible. Elles ne m'entendent pas et elles s'éloignent toujours. Je deviens fébrile. J'ai peur. Je voudrais crier qu'elles se retournent. Je voudrais qu'elles reviennent sur leur pas. Alors à bout de souffle, je cours pour les rejoindre. Mais il est déjà trop tard et elles ont disparu. Je ne sais plus où je suis, j'ai perdu ma voie. Je crois maintenant me souvenir de leurs visages. Ce sont ceux des gens que j'aime.

£t ils n'ont pas pu voir le mien qui pleure.

Coupable

Ils sont tout autour de moi et ils me dévisagent. Ils cherchent une faille dans mes gestes. Je sais qu'ils la trouveront bientôt. J'imagine ce qu'ils pensent et je me demande qui va me jeter la première pierre. Ce sera sûrement cette femme là-bas. Je l'aurais cru mon alliée. Ou encore cet homme qui ne me connaît pas. Il n'aura pas compris. Je me dis souvent qu'ils n'ont pas vraiment tort. Ni vraiment raison. Et puis la première égratinure arrive enfin. Je sens que leurs regards se transforment. Ca y est, ils l'ont perçue. Ils ont vu que j'étais sans défense. Fragile. Soudain, ils deviennent hostiles. Je sais qu'ils viennent de me condamner. Les femmes ressemblent aux Erinyes, ces divinités persécutrices qui n'ont d'yeux que pour mon crime. Elles continueront de me pourchasser, même sous terre. Les hommes, chiens de l'enfer, veillent à ce que je demeure derrière les portes closes. De leurs dents acérées, une seule morsure peut être mortelle. Les deux s'unissent à m'empoisonner. Ils ont du venin, du venin dans leur veine. Et je n'ai pas le remède. Pourtant, je me suis excusée. Je me suis excusée tous les jours. Toute ma vie. Et je m'excuse encore. Mais ça ne suffit pas. J'ai beau les implorer, j'ai beau les supplier, j'ai beau me trainer à leurs pieds, ils ne compatissent pas. Alors une dernière fois, je leur dis que je suis désolée, que je ne voulais pas. Je pleure, j'implore. Je leur demande pardon. Je leur demande pardon. Pardon d'exister.

vendredi 16 novembre 2007

Interchangeable

« A vingt ans, la rupture entre le plein et le vide est brutale. On ne sait pas se prévenir de la souffrance. Le bonheur qui nous arrive, on le croit éternel. Puis un jour on s'aperçoit que l'un et l'autre se remplace : la souffrance, le bonheur. » Paul Perrault

Mille Morceaux

Sur mon coeur, il parle à tort, et à travers passe la pointe de ses mots.
Il est violent, il est brutal, il est blessant sans me toucher. Il enserre ma gorge, il l'étouffe, il la broie de sa voix. Et pourtant je ne l'entends pas. Il crache ses paroles sur d'autres lèvres. Il salit. Il rejette. Il vomit notre histoire. Son acide s'insinue au sein de ma poitrine. Il se propage, il envahit, il pille mon visage. Il dissout mon regard et il dissout mon sourire. Je respire... Mais je respire encore. Je le ressens furieux. Hors de lui, il aiguise un dernier mot. Juste un dernier pour éclater mon âme. Juste un dernier qui cogne dans ma tête...
Alors sur mes joues, tous les jours, j'ajoute un peu de rose à mes bleus. J'essaye d'embellir, j'essaye de maquiller. Mais c'est pire, c'est violet, c'est violent. Sur mon coeur, il parle à tort, et à travers passe la pointe de ses mots.

Régina Spektor-Fidelity

I hear in my mind, All of this music. And it breaks my heart. And it breaks my heart.
J'entends dans ma tête

Toute cette musique

Et ça brise mon coeur

Ça me brise le coeur

Brise mon

Coeur

jeudi 15 novembre 2007

Laisser passer la lumière

Chaque jour, je vois de moins en moins clair. Il y a ce voile sur tes mots qui se dépose. Celui des mots fantômes qui me rendent opaque. Les mots d'un autre. Je les regarde, je ne te lis pas. Leur forme dessine une ombre éparse sur le papier, épaisse sous mes yeux. La nuit me happe et je ne rêve plus ni de beau ni de mauvais. J'observe seulement le noir qui s'étend devant moi comme la dépouille du petit jour. Inerte. J'aimerais que tes mots rayonnent, j'aimerais qu'ils m'éclairent, qu'ils m'éclairent si fort que je ne puisse plus les éteindre. Mais ils restent éperdument ternes et désespéremment muets...

J'aime André Maurois, Climats

La presse a dit de cette oeuvre " Ce n'est pas un de ces livres qui passent".

Climats d'André Maurois est en effet un livre sublime, une analyse aigüe du coeur humain. Il dissèque la psychologie amoureuse sous forme de dyptique. La première partie narrée par un homme expose les tenants et les aboutissants de la déchéance de son couple. Progressivement la femme qu'il aime lui échappe...Dans la seconde partie, c'est le point de vue féminin sur la situation inverse qui est alors abordé. Mais tout ici est étroitement lié. C'est une brillante leçon de vie que nous offre ce virtuose sentimental, au style fluide et passionné. Un de mes romans préférés.



Un extrait de la première partie Odile:

"Qui donc a dit, qu'entre homme et femme, c'est souvent une phrase naïve et presque sotte, dite par la femme, qui donne à l'homme l'invincible envie de baiser cette bouche enfantine, tandis que pour la femme souvent c'est au moment où l'homme est le plus grave et le plus durement logique qu'elle l'aime, elle, le plus fort ? Peut-être était-ce vrai d 'Odile et de moi même. En tout cas je sais que lorsqu'elle murmurait d'un ton suppliant "Arrêtons-nous" en passant devant quelque boutique de fausse bijouterie, je ne critiquais pas, je ne regrettais pas, je pensais seulement : "Comme je l'aime", et j'entendais avec une force croissante, ce thème du Chevalier protecteur, du dévouement jusqu'à la mort qui avait accompagné pour moi depuis l'enfance l'idée de l'amour véritable. Ce thème, tout en moi le reprenait alors. Comme dans un orchestre une flûte isolée, esquissant une courte phrase, semble éveiller de proche en proche les violons, puis les violoncelles, puis les cuivres jusqu'à ce qu'une énorme vague rythmée vienne déferler sur la salle, ainsi la fleur cueillie, le parfum des glycines, les églises blanches et noires, Botticelli et Michel-Ange, se joignaient tour à tour au choeur formidable qui disait le bonheur d'aimer Odile et de protéger, contre un invisible ennemi, sa parfaite et fragile beauté."

Quelques citations:

En avant-propos, une citation du philosophe Alain est mise en exergue pour introduire le roman.

" Toujours nous voulons chercher l'éternel ailleurs qu'ici; toujours nous tournons le regard de l'esprit vers autre chose que la présente situation et la présente apparence; ou bien nous attendons de mourir comme si tout instant n'était pas mourir et revivre. A chaque instant une vie neuve nous est offerte. Aujourd'hui, maintenant, tout de suite, c'est notre seule prise."

"J'ai été trop tendre et peut-être eussiez vous pu craindre en m'épousant que ma conduite devint trop légère"

"Le bonheur n’est jamais immobile ; le bonheur c’est le répit dans l’inquiétude."

«L'opportunisme du coeur est la seule sagesse sentimentale.»

«Nos destinées et nos volontés jouent presque toujours à contretemps.»
"L’amour est patient, empli de bonté et désintéressé. Il n’est jamais jaloux. L’amour n’est ni prétentieux ni orgueilleux. Il n’est jamais grossier ni égoïste. Il n’est pas colérique et n’est pas rancunier. L’amour ne se réjouit pas de tous les torts d’autrui mais trouve sa joie dans la vérité. Il excuse tout, il croit tout, il espère tout et endure tout. Voilà ce qu’est l’amour. »
Première épître de Saint-paul, aux Corinthiens- 13.

Parfois la vie me paraît absurde. Un non-sens angoissant. Je me vois observer ce monde bruyant et répétifif, ce monde confus. Où suis-je dans ce flou? Comme en peinture, les couleurs se mélangent et tout s'assombrit. Je rêve d'un arc-en-ciel qui rallumera la lumière du jour. Lorsque ses couleurs se fonderont les unes avec les autres, je sais que les gouttes de pluie s'en iront. Alors je pense à l'Amour. A quelqu'un quelque part. Quelqu'un qui pourrait m'attendre comme je l'attends, qui aurait foi en moi comme j'ai foi en lui. £t tout soudain m'apparaît clair et je me sens lucide. Le véritable sens de la vie c'est sûrement d'aimer un être de de tout son coeur et de toute son âme. L'aimer jusqu'au bout inconditionnellement. Et quand je serais bien veille, le soir à la chandelle, assise auprès du feu, un recueil de Ronsard sous les yeux, je regarderais cet homme à mes cotés, mon toujours, et je ne craindrais plus la mort car je saurais le bonheur authentique.

J'espère.