dimanche 18 novembre 2007

Poupée de Porcelaine (suite)

J'étais merveilleuse. Il voulait me montrer au monde entier. Mais il savait les gens jaloux. Il me mit dans une vitrine. J'étais précieuse. Il me protégeait. Il ne voulait pas qu'on m'abîme. Il m'a dit qu'il avait peur qu'on me dérobe, que ça lui briserait le coeur. Il prenait soin de moi. Et je me sentais bien.

Alors je me suis demandée s'il n'allait pas m'oublier là. Si la poussière n'allait pas s'accumuler. Si un beau jour, il n'allait pas se lasser et s'apercevoir que je ne suis qu'un vulgaire bibelot sans grand intérêt. Une décoration, une lubie, un effet de mode. Et me mettre à la casse. A nouveau.
Je me suis demandée si je n'étais pas qu'un jouet. On joue un temps et puis on se réveille un jour, vieillit. On le regarde et on découvre, pas vraiment surpris, qu'on en a plus envie. Qu'on désire autre chose dans la vie.
Je me suis demandée s'il ne faisait pas une collection. S'il pouvait n'adorer que moi. Si d'autres se posaient les mêmes questions. Là bas, dans leur vitrine.
Je me suis demandée s' il avait eu le choix. Les autres valaient peut-être plus. J'étais peut-être la seule accessible. La poupée pas très chère.
Je me suis simplement demandée s'il m'aimait. J'avais peur, j'étais fragile, j'étais poupée de porcelaine.

1 commentaire:

Olivagogo a dit…

Poupee de porcelaine tu étais, poupée de porcelaine tu es restée, cependant tout comme les poupées russes c'est une autre poupée qui est sortie, cassant la précèdente. Le mal est fait, il n'est plus à faire ni à défaire, mais l'essentiel est devant. Un homme a dit un jour, les femmes de notre vie sont comme des poupees russes, on ne sait jamais qui sera la derniere, et on espere devant chacune d'entres elles qu'elle sera la derniere. Je te souhaite d'etre la derniere d'un reveur, d'un poete aux milles alouettes, ma petite melanie, poupée de porcelaine qui brille dans l'infini