dimanche 13 juillet 2008

Don't you cry tonight...

Je regarde autour de moi, le ciel est bleu et ses rayons baignent de lumière les épitaphes. J'ai une rose rouge dans la main. Je la laisse tomber sur ton cercueil. Et je m'éloigne doucement.
Des cris hors des murs gris. Ceux des enfants du quartier. Des gens, aux fenêtres des tours, ont étendu leur linge. La vie qui hurle, la vie qui s'exhibe. Je ne comprends pas. Le monde ne pleure pas avec nous.

Il se moque de ton sort. Il se fout de toi, de moi, des autres. Il a comme un rire indécent.
Je me sens nue soudain, dépouillée de ton corps. J'ai plus de pudeur, je retiens plus mes larmes, je retiens plus ma voix, je suis à genoux, à terre, aux pieds de la mort et de la douleur. Et lui, il rit. Son sourire jusqu'à mes oreilles. Je le hais. Je le hais d'être vivante. Et d'entendre les gens, heureux ou malheureux. Brailler, vociférer. Devant ta tombe, je me suis arrêtée. Je me suis figée. Je me suis statufiée. Je me suis faite en pierre pour ne plus qu'on m'approche. J'ai scellé mes lèvres et enterré les voyelles et les consonnes. Les mots, les phrases et les discours. Cloîtrée dans le silence, j'ai emmuré ton nom. Et, sur ma sculpture, j'ai crispé un sourire. Celui que tu aimais. J'ai cristallisé une apparence. Souvent, on la regarde et on ne contemple que la surface lisse et polie. Ca évite les questions. Aucun d'eux ne voit la rose que je serre encore entre mes doigts. Mes mains pleines d'épines, et mon sang qui perle toujours sur ton souvenir.

Aucun commentaire: