mercredi 11 novembre 2009

Ci-gît l'hier


Hier s'est dissout dans l'imprécision. Il n'est plus qu'une masse informe et l'étrange expérience de la disparition. Les notes se sont défaites, les pas se sont perdus et il n'y a plus de musique que la cacophonie des paroles incertaines. Il n'y a plus que ce ballet désarticulé de visages évasifs. Plus que cette nuit, au milieu de leurs ovales indistincts, plus que ces silhouettes hantées par le lointain.
Derrière moi, tout est flou, je doute du réel, je doute de l'irréel. J'accuse mon imagination, à tort ou à raison. Il n'y a qu'une chose dont je sois sûre, c'est la fuite des souvenirs et l'évanescence des jours.

Je me suis évaporée dans l'Hier. Et tous ceux que j'ai aimés aussi. Il me semble qu'ils ont désormais les traits de l'inconnu qui passe. Celui que je croise, au détour d'un quai de gare, sans heurts, sans pleurs, sans coeur.

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