mardi 8 mai 2012
J'écris à l'absent
mardi 17 avril 2012
Le cri

Je marche seule, à l'heure où l'asphalte se confond avec le soir. Mon pas est rapide et nerveux. Je ne sais pas où je vais, ni même où je m'arrêterai, mais je marche, je cours même, presque.
Je fuis.
Il y a ce visage blafard qui me fixe à travers les sillons noirs de la nuit, ses yeux luisent et sa silhouette grandissante s'élève sur moi, comme un titan de ténèbres. Je me suis retournée et je l'ai vu. Je me suis encore retournée, et il était encore là. Alors, j'ai marché, j'ai couru et je cours toujours. Je suis pieds nus pourtant, et le sang afflue sous moi. Je peux sentir des hématomes et des éraflures sur tout mon corps. Parfois même, le bitume me prend. Mes chevilles se tordent sur le gravier de la route. Et je m'effondre. Je me relève. Mais il est là. Plus près encore. Il surplombe mon être de son regard livide.
Le voyez-vous vous aussi ? Le voyez-vous, vous aussi, le visage hurlant de la lune ? C'est Munch qui répand son cri à travers l'univers. Il hurle. Il hurle d'un cri infini :
« Papa est malade ».
jeudi 30 décembre 2010
vendredi 1 octobre 2010
mercredi 8 septembre 2010
Hypothermie
Je briserais la surface et émergerais de ces eaux froides, gelée, la peau froissée, les pupilles contractées et le coeur ralenti. Mais grâce à Dieu, avec le corps toujours en vie et prêt à résister à tous les ressacs, à toutes les tempêtes et les typhons, sans plus jamais redouter les naufrages. Quasi insubmersible.
J'irais ranimer la flamme que j'ai noyée sous les trombes abyssales. Je nagerais de nouveau dans ce flot passionné qui me portait autrefois en ébullition.Et je réapprendrais à respirer, jusqu'à haleter ; jusqu'à brûler ; et tant pis, s'il ne reste que des cendres de mes pauvres amours. Ou la triste écume des jours.
Quelque part, sur un lointain rivage, j'abandonnerais la sérénité et l'ennui qui l'accompagne pour le tulmute et la fatigue. Et si je devais m'épuiser, si je devais sombrer, ce serait d'avoir trop couru et d'avoir trop aimé. Je n'aurais pas attendu que la vague scélérate vienne me prendre ; je ne serais pas ce voilier qui a jeté l'ancre. Une ancre si lourde qu'elle le maintient statique, lui interdisant de déployer ses ailes sur l'océan et de découvrir de nouveaux mondes.
Je n'aurais plus peur de souffrir ni de faire souffrir. Je n'aurais plus peur de vivre. Alors je mettrais fin à ce séjour prolongé dans les tréfonds glacés des apparences. J'affronterais la réalité. Odieuse, cruelle, terrible.
Et je m'avouerais enfin que je ne suis pas heureuse.
Un jour. Sans doute...